L’Entente Axe Seine a pour ambition de développer un réseau de belvédères pour Regarder la Seine. Dans cette optique, la Communauté urbaine Le Havre Seine Métropole, pilote du projet et appuyée par la Ville du Havre, a missionné l’AURH pour définir une méthode de classification des points de vue de son territoire.
Un besoin de donner à voir
Regarder la Seine, c’est engager un dialogue sensible avec sa géographie en se tournant vers elle pour entrer en immersion dans ses multiples paysages. Les évolutions du territoire contraignent par ailleurs l’accès à certains points de vue et privent le visiteur d’une perception globale de l’estuaire. La monumentalité de sa vallée contraint également les déplacements, du moins sans voiture. Guider les visiteurs et leur proposer des lieux de belvédères « plongeoirs » est donc pertinent.
Création d’un atlas des points de vue
Afin de répertorier tous les points de vue sur la Seine, un atlas du territoire de la Communauté urbaine a été créé. Il alloue une double page à chaque point de vue identifié, en revenant sur les critères élaborés collectivement (foncier, typologie, paysage, aménagement, accessibilité). Les données ont été récoltées sur des plateformes en Open Data, auprès de partenaires et sur le terrain. Une carte de localisation informe sur les conditions d’accès au point de vue, sa proximité avec des commerces de bouche, avec des circuits du patrimoine, et des photos montrent ce qu’il met en lumière. Une synthèse des notes par critère et un score permettent d’entamer des discussions sur les prochaines étapes du projet.
Huit plongeoirs dans la vallée
Cette méthode de classification permet d’élaborer une liste des sites les plus propices à une valorisation, dans une logique de parcours de découverte du fleuve et de ses paysages. Huit sites remplissent tous les critères et sont à valoriser comme des portes d’entrée dans la vallée, vecteurs d’une perception unique de l’estuaire. L’immersion dans le paysage doit y être totale pour marquer l’esprit des visiteurs et appréhender la grandeur de la Seine.
Visées opérationnelles de l’atlas
La valorisation des sites stratégiques peut prendre plusieurs formes, déterminées en amont au travers de cahiers des charges selon différents niveaux d'intervention : signalétique, belvédère, refuges. Conçu comme un outil d'aide à la décision, l'atlas est un outil vivant et constitue plus largement une ressource pour alimenter des projets de valorisation des paysages dans le cadre de politiques publiques (parcours touristiques, thématiques, interventions artistiques...). Les métropoles de Paris et de Rouen adapteront en parallèle la méthode à leur territoire, en partenariat avec leurs agences d’urbanisme respectives.
Joséphine BILLEY, paysagiste à l'AURH
Source de l'article : rapport d'activité 2023 de l'AURH