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La décarbonation des industries : le cas des ZIP du Havre et de Port-Jérôme

La décarbonation des industries : le cas des ZIP du Havre et de Port-Jérôme
Crédit photo : Vincent Rustuel

Les zones industrialo-portuaires (ZIP) du Havre et de Port-Jérôme figurent parmi les principaux bassins industriels français. Elles sont au cœur du double enjeu de décarbonation et de réindustrialisation à l’heure où la Seine normande a été labellisée Zone Industrielle Bas Carbone (ZiBaC), où les EPCI de l’Axe Seine ont de nouveau été labellisés Territoires d’industrie pour la période 2023-2027 et où les annonces de projets industriels d’envergure nationale voire européenne se sont multipliées ces dernières années. 

L’atteinte des objectifs fixés en matière de décarbonation implique de disposer d’un état des lieux précis des émissions de gaz à effet de serre et de leur évolution sur les dernières années. Cette étude porte donc un double objectif : quantifier les émissions des zones industrialo-portuaires du Havre et de Port-Jérôme et identifier les dynamiques à l’œuvre sur la décennie écoulée.

Les résultats présentés distinguent les évolutions liées à la démographie des sites industriels (fermeture de sites existants et implantations nouvelles) des évolutions à périmètre constant (établissements émettant du CO2 en
2022 et qui en émettaient déjà en 2012). Cette distinction des sources d’émission présente un double avantage : d’une part, évaluer l’impact des ouvertures et fermetures de sites sur la dynamique de décarbonation, d’autre part, mesurer l’effort de décarbonation des industries en place.

7,2 millions de tonnes de CO2 émises en 2022

Emissions de CO2 des principaux sites industriels des ZIP du Havre et de Port-Jérôe en 2022

 

Chiffres clés

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Parole de partenaire

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Quel regard porteZ-VOUS sur les résultats de cette étude ?

L’Axe Seine figure parmi les trois bassins industriels les plus émetteurs de CO2 avec Dunkerque et Marseille. Les grandes réductions d’émissions de CO2 constatées ces dernières années sont essentiellement consécutives aux fermetures d’usines ou d’unités de production. Dans une perspective de réindustrialisation, l’enjeu est de transformer progressivement l’appareil industriel vers un modèle bas carbone. Les industries historiquement tournées vers les énergies fossiles, principalement le pétrole, le charbon et le gaz, doivent se décarboner pour pérenniser leur activité et rester compétitives. En parallèle, de nouvelles filières émergent et se développent, notamment dans le champ de la transition énergétique, des biocarburants et de l’économie circulaire. Les investissements en faveur de la décarbonation sont nombreux et massifs. Néanmoins, leur mise en œuvre est longue et complexe. La décarbonation de nos zones industrialo-portuaires devrait donc s’accélérer dans les prochaines années au rythme de la concrétisation des projets déjà engagés et de ceux à venir.

Le projet SOCRATE* a été désigné lauréat de l’appel à projets « Zones Industrielles bas Carbone » (ZiBaC) de l’ADEME. POUVEZ-VOUS nous le présenter en quelques mots ?

L’appel à projets ZiBaC vise à structurer des gouvernances et à définir des scénarios de trajectoires de décarbonation dans onze des zones industrielles les plus émettrices de France. SOCRATE, la réponse normande à cet appel à projets, couvre les bassins industriels du Havre, de Port-Jérôme et de Rouen. Ce projet porte une ambition collective : accélérer la décarbonation des trois zones industrialo-portuaires de la Seine normande. Il est piloté par l’association éponyme réunissant les industriels du Havre (Synerzip-LH), de Port-Jérôme (InCase) et de Rouen (UpSide) ainsi que Haropa Port. Ce projet fédère et coordonne une quarantaine de partenaires publics et privés engagés pour la transition de notre territoire. Il vise à réaliser des études d’ingénierie et de faisabilité afin de définir collectivement notre trajectoire de décarbonation à l’horizon 2050 et d’identifier les leviers et actions à mobiliser pour ce faire.

Comment se structure ce projet et quelles en sont les prochaines étapes ?

Le projet SOCRATE se compose d’une trentaine d’études autour de thématiques aussi diversifiées que l’efficacité énergétique, les nouvelles énergies, l’écologie industrielle, la capture de carbone et son stockage, les risques, la résilience et l’acceptabilité, l’emploi, la formation et les compétences. Ces études mobiliseront près de 15 millions d’euros, dont la moitié via des financements de l’État par le biais de l’ADEME et l’autre moitié directement issue des industriels et partenaires du territoire. Une dizaine d’études ont déjà été lancées. La première phase s’étendra sur les années 2025 et 2026. Elle sera suivie par une deuxième période de cinq à dix ans de mise en application opérationnelle des leviers identifiés.

 

* Synergie pour une organisation collective et raisonnée sur l’axe Seine de la transition énergétique.


 Septembre 2024