Le tourisme à vélo a connu un essor important ces dernières années.
Preuve de cet engouement, la France est aujourd’hui la deuxième destination mondiale pour le tourisme à vélo derrière l’Allemagne. La stratégie nationale du tourisme à vélo adoptée en juin 2024 vise à hisser le pays au premier rang mondial à l’horizon 2030. Cette ambition répond tout autant à des défis climatiques et environnementaux qu’à des enjeux socio-économiques.
Cette étude vise à qualifier l’usage touristique des véloroutes de l’estuaire de la Seine à partir de l’analyse de l’offre d’équipements et de services proposés aux touristes à vélo aux abords des itinéraires cyclables structurants du territoire.
Nb d'itinéraires vélo dans l'estuaire de la Seine
Linéaire (en km) de l'ensemble des véloroutes de l'estuaire de la Seine
Quelle typologie d'équipements et de services à proximité ?
Environ 12 700 équipements et services sont situés à proximité des véloroutes à l’échelle de l’estuaire de la Seine. Tous ne sont pas éligibles à la labellisation « Accueil Vélo » mais contribuent à la qualité d’accueil des cyclotouristes.
Quel niveau d'équipements et de services aux abords des véloroutes ?
Les véloroutes de l’estuaire de la Seine présentent des niveaux d’équipements et de services inégaux. Plusieurs facteurs expliquent cette hétérogénéité, dont l’antériorité plus ou moins importante de certains itinéraires, la morphologie des territoires traversés et le degré d’appropriation du tourisme à vélo par les acteurs locaux.
Offre d'équipements et de services à proximité des véloroutes dans l'estuaire de la Seine
Quels secteurs à fort potentiel pour le développement du tourisme à vélo ?
Trois secteurs se démarquent sur le territoire :
- L’axe Fécamp / Cany-Barville / Dieppe se structure autour de la Vélomaritime et de la Véloroute du Lin, auxquelles s’ajoute l’Avenue Verte London Paris sur l’agglomération dieppoise. L’enjeu est de capter les flux depuis les portes d’entrée, notamment Dieppe, puis de créer des boucles locales en faisant la jonction entre les véloroutes là où l’offre est déjà présente, par exemple à Ourville-la-Rivière et à Cany-Barville ;
- L’agglomération havraise se situe à la confluence de la Vélomaritime et de la Seine à Vélo. L’offre d’équipements et de services y est très dense. La diversification de la filière vélo constituerait une opportunité pour les pratiques du quotidien et touristiques, d’autant que les derniers kilomètres avant d’arriver dans l’agglomération havraise sont peu pourvus en équipements et services ;
- L’arc Deauville / Honfleur / Pont-Audemer s’articule autour de la Vélomaritime, de la Seine à Vélo et de la Véloroute de la Risle. Ce secteur favorise la diffusion des flux touristiques du littoral très attractif vers l’arrière-pays moins doté.
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Regards croisés
En 2023, Normandie Tourisme et ses partenaires départementaux ont commandé auprès des bureaux d’étude INDDIGO et Symetris une étude de fréquentation et des retombées économiques des 7 grands itinéraires cyclables normands*. Cette étude a été menée tout au long de la saison 2023 selon la méthode standardisée EVA-VELO**.
On apprend dans cette étude que 2,2 millions de sorties-cyclistes ont été enregistrées en 2023 sur les véloroutes normandes. Un chiffre qui reflète l’engouement pour le vélo et les mobilités douces. Les profils des usagers des véloroutes normandes sont très variés : 39 % sont des touristes, et 61 % des excursionnistes. 65 % des touristes sont des Français, majoritairement normands ou provenant de régions limitrophes, notamment d’Île-de-France et de Bretagne (respectivement 21 % et 12 %), mais aussi d’Auvergne-Rhône-Alpes (10 %). 35 % d’entre eux sont étrangers, dont 94 % d’européens (Allemands, Belges, Néerlandais, Britanniques).
Les retombées économiques directes sont estimées à 45,3 millions d’euros sur l’ensemble des itinéraires étudiés en 2023, dont 93 % sont générés par les touristes.
*Les premiers résultats de l’étude vélo Normandie sont disponibles, Normandie Tourisme, 2024.
**ÉVA-VÉLO, la méthode opensource pour évaluer les retombées économiques des véloroutes, Vélo & Territoires, 2021.
À l’heure où le secteur du tourisme connaît une transition vers un tourisme plus vertueux et plus authentique, le tourisme à vélo offre une réponse prometteuse pour dynamiser les territoires, soutenir l’économie locale, répondre aux attentes des voyageurs et promouvoir des modes de transport durables.
La France dispose d’un fort potentiel pour devenir à l’horizon 2030, la première destination mondiale du tourisme à vélo. Cette ambition est au coeur de la stratégie nationale du tourisme à vélo, élaboré entre 2022 et 2024, par une soixantaine d’organismes publics et privés, sous l’impulsion de Vélo & Territoires.
Articulé autour de 8 enjeux et déclinés en 27 mesures concrètes et réalistes, ce plan d’actions opérationnel vise à développer et promouvoir une France à vélo durable, afin de renforcer l’adaptation et la résilience des territoires face aux défis climatiques et pluriel, afin de répondre au large panel de touristes à vélo, du sportif aguerri à l’amateur de balade familiales.
La stratégie s’appuie sur plusieurs leviers - maillage, intermodalité, services et équipements, culture vélo, information, observation et gouvernance – dont les acteurs de la filière doivent s’emparer pour contribuer à l’objectif commun. Certaines de ces mesures pourraient d’ailleurs apporter une réponse aux enjeux soulevés dans la présente étude.