Retour sur l'étude flash menée à Saint-Jouin-Bruneval : interview de M. le Maire
En septembre 2024, l'AURH a eu le plaisir d'interviewer M. François AUBER, maire de Saint-Jouin-Bruneval, afin de recueillir son retour sur l'étude menée par l'AURH en 2023 concernant le centre-bourg de la commune. Un an après, quels enseignements peut-on tirer de cette intervention et quels impacts concrets ont été observés ?
Nous adressons nos sincères remerciements à M. le Maire pour le temps qu'il a bien voulu nous accorder et pour son éclairage précieux sur le projet.
Quel était le contexte de votre demande et pourquoi avoir fait appel à l’AURH ?
Nous avons fait appel à l’AURH car elle est bien implantée localement. C’était également l’occasion de voir comment nous pouvions travailler ensemble, différemment de ce que l’on peut faire avec un architecte ou avec le CAUE. Nous étions également sensibles à ce que l’intervention soit pluridisciplinaire, avec à la fois une approche géographique, sociologique, architecturale. Cette approche nous intéressait, sans que nous sachions pour autant comment le projet allait atterrir. La démarche proposée par l’AURH, qui s’appuie sur une déambulation, peut surprendre. On s’est laissé porter, on a accepté d’être bousculés et de réfléchir sur des choses que l’on n’avait pas envisagées.
Quel était votre projet ?
L’idée de la demande était de reconnecter le bourg cauchois vers la mer. Nous avons des projets d’aménagement et des projets immobiliers. Comment, dans ce cadre, faire attention à la question du rapport à la mer, au paysage ? L’objectif était de ne pas engager quoi que ce soit qui pourrait compromettre un projet à venir, tout en ayant quand même envie d’avancer et de saisir des opportunités.
La demande est simple, mais la réponse est plus complexe. Nous avons un terrain de foot qui est là depuis plus de 40 ans, un nouveau gymnase… Il y a donc des invariants sur le territoire. On s’aperçoit aussi que c’est un espace à enjeux pour la commune, alors qu’on ne l’avait pas clairement identifié en tant que tel jusqu’alors. Votre point de vue professionnel sur ces questions nous a conforté et permis d’aller plus loin sur un sujet que nous n’avions pas totalement cerné. La déambulation et nos échanges nous ont permis d’être accompagnés par votre regard.
Quelles ont été les discussions après la livraison de l'étude ?
Votre réponse ne correspondait pas à des schémas que l’on avait pu pressentir, ce qui est assez intéressant. L’idée que l’espace du projet ne devait pas forcément accueillir des équipements et des aménagements, mais pouvait être un espace non construit, ouvert et libre, était surprenante. C’est peut-être un défaut des élus de se dire : on a un espace libre, qu’est-ce qu’on peut y construire ? Il s’agissait de se demander si l’on ne reviendrait pas à un lieu tampon et de transition vers la mer.
Dans l’année qui a suivi, nous avons vraiment regardé toutes les petites connexions vers la mer. Comment lier les équipements et intégrer tous ces enjeux à l’objectif de la vue sur l’horizon et de l’ouverture vers l’ouest ? C’est une grande étape sur laquelle nous devons avoir une vision globale. Le document livré par l’AURH permet de partager le projet, d’amener les gens à discuter entre eux. Les croquis présentés ont suscité des réactions, des émotions, et ont ouvert le débat. Le document constitue un point de départ à partir duquel on peut imaginer une vision commune.
Quelles actions ont été menées depuis notre intervention ?
Nous avons pris la décision d’enlever toutes les clôtures autour du terrain de foot, et de faire un grand nettoyage, pour redonner une vraie ouverture. L'abaissement d'une longue haie et la suppression de thuyas vise à redonner une vue sur la mer. Le projet est aussi accompagné par un plan général de circulation dans cet espace.
Est-ce que vous aviEz des appréhensions avant de lancer ces actions ?
Il y a finalement peu d’entrainements de foot sur le terrain, il était donc temps d’amorcer une réflexion sur un partage de l’espace, qui accompagne l’évolution des pratiques sportives. D’autres usages sont arrivés, qui nous demandent des adaptations. Le projet permettra de proposer un espace de promenade pour les habitants, une grande pelouse pour les locataires de la salle polyvalente… Ce sont des évolutions qui peuvent bousculer les habitudes.
Quels sont les retours aujourd’hui sur le projet ?
Le document continue à vivre, on le ressort lorsqu’il y a une opportunité d’aménagement. Il permet d’avoir une vision globale pour lier plusieurs projets en cours et de se donner un schéma directeur.
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